Comment s’assurer que les risques de prêter de l’argent ne sont pas excessifs ? Comment évaluer la solvabilité des emprunteurs de manière objective ? Comment se fier à un produit financier ?
En obtenant les informations adéquates.
L’information économique et financière et son traitement jouent donc un rôle essentiel dans le bon fonctionnement des marchés financiers. Les informations et les analyses fournies doivent être accessibles, fiables et sincères, car elles conditionnent les choix d’investissement et c’est sur ces éléments que les détenteurs de fonds, les épargnants, les banques, les entreprises et les agents économiques en général, décident d’acheter ou de vendre des actions, de privilégier telle ou telle catégorie de placements, de prêter de l’argent…
Si les grandes institutions financières ont de tout temps eu des spécialistes chargés de l’évaluation des risques, la complexité croissante des instruments financiers et l’ampleur des prêts ont logiquement débouché sur la création d’agences spécialisées. De producteurs de statistiques et d’études, ces agences ont progressivement été amenées à « noter » les emprunteurs en appréciant le risque de solvabilité financière d’une entreprise, d’un Etat, d’une collectivité locale (communes, départements, régions), d’une opération financière ou encore d’un instrument financier.
Les agences de notation évaluent précisément le risque de non remboursement de ses dettes par l’émetteur (notation de signature), c’est pourquoi on parle aussi de « qualité de signature », et mesurent le risque attaché aux titres émis par les émetteurs (notation de titres financiers). Même si chaque agence de notation financière possède son propre système de notation, les échelles tant pour les notes à long terme et que pour les notes à court terme sont assez similaires. Le tableau qui figure à la fin de l’article propose une revue des différentes notes des trois principales agences.
En améliorant la transparence et la sécurité des marchés de crédit, le rôle des agences de notation est devenu incontournable tant pour les émetteurs que pour les investisseurs. Leurs notations ont un impact important sur la vie financière des grands agents économiques et des conséquences directes sur le coût des emprunts et sur le cours des actions.
Si dans les années 80, on dénombrait 7 agences de notation ; les fusions avaient ramené leur nombre à 3 au milieu des années 90. Depuis le début des années 2000, pour assurer une meilleure concurrence, la Security and Exchange Cmmission (SEC), qui a un pouvoir de régulation, a « accrédité » de nouvelles agences et elles sont actuellement dix a être agréées aux USA (5 américaines, une canadienne, deux japonaises, une britannique…). Même si le nombre total d’agences de notations financières est de 65, les trois plus anciennes représentent plus de 80 % du marché du rating, ce sont :
- Standard & Poor’s*, fondée en 1860 aux Etats-Unis (c’est l’agence qui note la ville de Boulogne Billancourt)
- Moody’s, fondée en 1900 auxEtats-Unis,
- Fitch Ratings, fondée en 1913 aux Etats-Unis, désormais contrôlée par le Groupe français FIMALAC.
Les agences de notation sont des entreprises indépendantes qui ne sont pas soumises à des contrôles. Pendant un demi-siècle, les investisseurs, utilisateurs de notes, versaient des honoraires pour connaître les notations. Désormais, les émetteurs paient la notation des instruments de dettes qu’ils émettent et éventuellement achètent des services supplémentaires aux agences de notation.
Depuis la crise des subprimes, les agences de notation sont au cœur de nombreux débats sur :
- leur indépendance en matière d’appréciation alors qu’elles sont très souvent rémunérées par ceux qu’elles notent.
- leur difficulté à évaluer correctement certaines opérations financières de plus en plus complexes.
Elles sont parfois « accusées » de provoquer des difficultés excessives lorsqu’elles abaissent la notation d’une entreprise, ou à l’inverse de trop retarder à l’abaissement de note, comme dans le cas d’Enron.
Elles portent aussi une part de responsabilité dans la crise actuelle en ayant trop bien noté les opérations financières développées sur les crédits hypothécaires, favorisant une sous-évaluation du risque et la formation d’une bulle spéculative, et en n’assumant pas leur rôle d’avertisseur. Toutes ces raisons ont amené les pouvoirs publics à ébaucher des réformes pour mieux garantir la qualité et l’indépendance de jugement de ceux qui produisent, traitent et diffusent l’information financière.
Principales notations financières | ||||||
Commentaire | ||||||
Long terme | Court terme | Long terme | Court terme | Long Terme | Court terme | |
Aaa | P-1 | AAA | A-1+ | AAA | F1+ | Prime. Sécurité maximale. |
Aa1 | AA+ | AA+ | High Grade. Qualité haute ou bonne. | |||
Aa2 | AA | AA | ||||
Aa3 | AA- | AA- | ||||
A1 | A+ | A-1 | A+ | F1 | Upper Medium Grade. Qualité moyenne. | |
A2 | A | A | ||||
A3 | P-2 | A- | A-2 | A- | F2 | |
Baa1 | BBB+ | BBB+ | Lower Medium Grade. Qualité moyenne inférieure. | |||
Baa2 | P-3 | BBB | A-3 | BBB | F3 | |
Baa3 | BBB- | BBB- | ||||
Ba1 | Not Prime | BB+ | B | BB+ | B | Non Investment Grade. Spéculatif. |
Ba2 | BB | BB | ||||
Ba3 | BB- | BB- | ||||
B1 | B+ | B+ | Hautement spéculatif. | |||
B2 | B | B | ||||
B3 | B- | B- | ||||
Caa | CCC+ | C | CCC | C | Risque substantiel. En mauvaise condition. | |
Ca | CCC | Extrêmement spéculatif. | ||||
C | CCC- | Peut être en défaut. | ||||
/ | D | D | DDD | D | En défaut. | |
DD | ||||||
D |
Source Wikipedia
steph
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